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Polka présente “In the Beginning”, d’Anonymous Project

© The Anonymous Project / Courtesy Polka Galerie

Pour son exposition printanière, la Galerie Polka rend hommage à The Anonymous Project, cette collection de tirages vernaculaires réunit par Lee Shulman, avec ces milliers de diapositives d’anonymes qui ont failli tombé dans l’oubli. Pour cette nouvelle proposition curatoriale, « In the Beginning » est conçue comme une métaphore de nos souvenirs visuels et nous raconte une partie de nos histoires familiales.


Type de fabrication : Impressions jet d’encre sur papier Baryta. Impressions sur duratrans (collages sous plexi) pour caissons lumineux et impressions UV sous plexi.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


« La religion me fascine, note Lee Shulman, notamment dans la façon dont elle influence nos modes de vie, mais aussi notre paysage culturel. C’est une sorte de boussole morale qui façonne nos décisions et notre rapport à l’autre. Je vois souvent dans les images de la collection des similitudes avec des peintures ou des œuvres d’art religieuses : une mère et son enfant, des objets symboliques… »

Projet grand format réunissant tirages, compositions d’images et installations lumineuses, l’exposition « In the Beginning » est conçue comme une métaphore de nos souvenirs visuels. « Souvent, lorsque je regarde les diapositives de The Anonymous Project, commente Lee Shulman, je vois des moments que j’ai moi-même partagés avec ma famille et mes amis. Pour cette exposition, j’ai voulu présenter des images qui explorent non seulement cette idée de mémoire collective, mais aussi la notion de conscience collective : le bien et le mal, le vice et la vertu. Fondamentalement ce qui fait de nous des êtres humains. »
Telle une chapelle l’exposition s’ouvre sur six vitraux composés chacun de 1200 diapositives, et comme au dessus de l’autel une croix géante assemblée par sept téléviseurs vintages. A l’intérieur des écrans, on découvre, dans une mise en abîme amusée, les portraits d’une flopée d’anonymes plongés dans l’hébétude de leur « religion cathodique ».

Dans la suite de l’exposition, au procès du vice et de la vertu, The Anonymous Project convoque tous les petits plaisirs de la vie. « Les images rassemblées par The Anonymous Project nous racontent l’époque où la photographie est rentrée au cœur du foyer : les années 1950 et 1960, les grandes heures du consumérisme roi devant lequel la religion abandonne un peu de terrain. Civilisation de l’image, civilisation de la publicité.  Je suis fasciné de voir à quel point les voitures, le sport, la télévision, les vacances et les loisirs sont devenus des objets de culte à part entière, reprend Lee Shulman. Une société que nous racontent ces photos collectées un peu partout et dont les auteurs n’ont pas laissé de traces. Immortaliser ces nouveaux modes de vie est devenu la principale préoccupation de la classe moyenne. Tout à coup, il devenait possible de les projeter, de les partager avec ses amis et ses voisins grâce au Kodachrome et à l’Ektachrome, la pointe de la technologie à l’époque. » Soixante-dix ans plus tard, ces clichés suscitent de la nostalgie…

« A mon sens, ces images ont une valeur émotionnelle que l’on retrouve rarement ailleurs en photographie. Cela s’explique par le regard direct vers l’appareil photo et par la relation souvent privilégiée entre le photographe et le sujet – qu’il s’agisse d’un parent, d’un ami ou d’un amant. Elles portent un regard intime sur la vie de ces personnes, chargé d’émotions. Les imperfections du cadrage et de la technique les rendent belles, parce qu’honnêtes. C’est la vie sans filtre en quelque sorte. »


• Date : Du 25 mars au 14 mai 2022
• Galerie Polka
12, rue Saint-Gilles
75003 Paris
http://www.polkagalerie.com/