Jan Melka et David Ledoux présentent “Maison en feu” à POUSH

À partir du 15 juin, POUSH, lieu d’artistes pour la création et l’exposition basé à Aubervilliers, accueille l’exposition “Maison en feu” qui réunit les travaux de Jan Melka et David Ledoux autour de photographies et de vidéos. Pensée comme une véritable installation sur le processus de création, cette exposition met au cœur cette maison en feu qui devient la métaphore d’une urgence de détruire pour reconstruire un nouveau récit.
Type de fabrication : Tirages argentiques sur film translucent, collage sous plexi et encadrement LED.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.
C’est l’histoire d’une cabane comme le lieu d’une rencontre entre deux artistes, deux pensées créatrices.
Une cabane qui, dans un premier temps, va abriter de longues discussions autour des inspirations de chacun et des visions qui les rassemble.
Tandis que Jan s’exerce principalement au dessin et à la peinture, alternant lignes géométriques, répétitions et représentations humaines, David lui, concentre davantage sa création autour de la photographie et de la réalisation d’installations de lumière au service de projets artistiques.
David sculpte ses images, les découpe, les assemble, y ajoute/retire de la matière, des calques, des pochoirs, puis les anime en les confrontant au feu qu’il manie autour de ses réalisations. Il capture ensuite ces instants performés en photo ou en vidéo dans un rendu qui brouille, de manière fascinante, la nature de l’objet que nous observons. Souvent, il représente des habitations aux lignes enfantines qui s’embrasent.
En parallèle, Jan se détourne parfois du support du papier, de la toile et de ses représentations du corps en 2D pour débuter en 2019 une série de maisons en carton et matériaux recyclés auxquels elle donne vie en les investissant et en les personnifiant, comme des intérieurs aussi physiques que mentaux. Elle nomme d’ailleurs ses premières séries de maisons “Les cabanes d’état d’urgence”, comme le présage d’une crise sanitaire qui, quelques mois plus tard, placerait au centre de tout la question du logement et d’un lieu de repli à soi disponible pour les plus privilégiés d’entre nous.
Cette cabane, initialement imaginée et représentée dans les univers respectifs des deux artistes, va ensuite fusionner en un projet de recherches communes, alimentées par la réunion de deux gestes créatifs, qui se confrontent, se questionnent puis s’harmonisent dans la volonté de mêler les pratiques et de faire œuvre ensemble.
D’abord autour d’une œuvre commune: la maison en feu, composée d’un riche corpus d’œuvres, tentatives et aboutissements. D’installations, maquettes, peintures, photographies, textes et cabanes, parfois brûlées, détruites, démembrées.
En s’inspirant de la pratique de son binôme et en tirant profit de son expertise, chacun dépasse ses réflexes esthétiques et est invité à repenser ses gestes créatifs.
Cette maison, symbole récurrent dans la pratique de Jan et de David et l’idée de l’embraser devient un fantasme partagé. Porté non pas par un rêve de pyromane mais par la fascination pour le caractère hypnotique, presque magique de ces flammes, de leur imprévisibilité et de ce qu’elles portent en elles de symbolique: l’impermanence et la destruction, aussi promesse de renaissance.
Puis autour d’un projet d’œuvre vidéo pensé comme un essai sur le cheminement de l’acte de créer, illustrant la genèse du projet, ses phases de réflexions et discussions préliminaires. L’accès aux “backstages” d’une pensée en formation nourrie de désirs, d’attentes, de doutes, et la manière dont ces pensées font échos en chacun des deux artistes.
Et puis cette maison, qui enfin, brûle, pour de vrai.
Mais enfin et surtout à travers un projet d’exposition pensé comme une sorte de making off des différentes étapes de création de cette oeuvre à quatre mains via la présentation de la vidéo mais aussi d’esquisses et de réalisations in process à travers la réunion d’un riche corpus d’oeuvres plastiques, manuscrites, de maquettes et de films révélant les coulisses habituellement secrètes de l’acte de créer.
Dans une société où l’on valorise davantage le rendu final que l’ébauche, l’oeuvre que son croquis, le résultat que la tentative, Jan et David proposent un projet d’exposition qui rend compte des étapes sinueuses du geste artistique le délivrant en même temps d’une sacralisation, elle aussi fantasmée. Cette maison en feu devient la métaphore d’une urgence de détruire pour reconstruire un nouveau récit, ensemble.
• Date : Du 15 juin au 13 juillet 2024
• Lieu : Poush
153 Av. Jean Jaurès
93300 Aubervilliers
https://poush.fr/